Certains collectionneurs ou vieux loups de mer aiment chiner les anciens objets de marine. Parmi eux citons les “botumodélophilistes” qui gardent précieusement les bateaux en bouteille, ces maquettes de trois-mâts ou autre frégates, qui doivent passer par le goulot pour entrer dans la bouteille, ce qui reste mystérieux pour beaucoup ! D’autres conservent avec soin les anciens instruments de mesure permettant de trouver sa route: astrolabe, octant, sextant, boussole etc .. Toutefois il existe un autre objet de marine, beaucoup plus rare: c’est le “rolling pins”.
Ce mot anglais désigne le rouleau à pâtisserie, et c’est la ressemblance de notre objet avec le dit rouleau de nos grand-mères qui lui a valu son nom. Il s’agit en fait d’un tube en verre soufflé, généralement troué à une extrémité et décoré d’émail, de peinture ou de transfert. Ce tube portait une dédicace à sa fiancée, sa mère, sa soeur… Le marin partant en mer le laissait à la garde de la personne qui lui était chère et qui aurait de ce fait une pensée pour lui à la vue de cet objet. Parfois aussi c’est la fiancée qui offrait cet objet à son marin, lequel le décorait avec soin, entre deux quarts loin de la terre ferme, en pensant à sa promise. Une légende raconte que ce rouleau était rempli de gros sel, puis était remis bien bouché par le marin à sa bien-aimée. Au retour de la campagne en mer, le rouleau disait au marin si sa compagne avait été fidèle ou pas, suivant que le sel soit intact ou fondu ! La boutique Verrelène nous présente un tel objet, en verre bleu cobalt, spécialité de la verrerie de Bristol au sud-ouest de l’Angleterre. Long de 34 cm pour un diamètre d’un peu plus de 5 cm, il a souffert de ses séjours en mer . On y distingue encore vaguement dans le cartouche de gauche la silhouette d’un trois-mâts, et dans celle de droite deux drapeaux de la marine anglaise. Une courte devise y est inscrite, mais qui la déchiffrera ? Cette pièce est datée de la seconde moitié du 19ème siècle et est estimée entre 200 et 300 euros.