Chiner des cartes anciennes est un passe-temps qui conjugue géographie et histoire.
La représentation précise du monde à partir de cartes est une science moderne qui évolue constamment et dont l’intérêt ne se limite plus au simples parcours routiers. Pensons aux cartes météo, aux cartes des ressources agricoles ou minières, aux cartes politiques ou administratives… Nos ancêtres ont tenté de mettre sur le papier (la terre cuite ou la pierre, le papyrus, le parchemin, le bois …) ce qu’ils constataient sur le terrain. Citons la fameuse carte ou table de Peutinger, copie du 13ème siècle d’une table romaine des villes et des routes de l’Empire Romain. Elle se présente sous la forme d’une longue bande de près de sept mètres formée de plusieurs parchemins et représentant pas moins de 200.000 km de routes !
Né en 1470 Martin Waldseemüller est plus connu des déodatiens par la publication, en 1507, d’un planisphère ou figure, pour la première fois, le nom “America” pour désigner l’Amérique. America est le féminin d’Amerigo (en français Améric), prénom de Vespucci qui découvrit ce continent. Christophe Collomb l’avait déjà abordé mais croyait être en l’Inde !
Au 16ème siècle le mathématicien et géographe Gérard Mercator fit paraitre ses fameuses cartes du monde dont une carte d’Europe déjà assez précise.
Plus près de nous les célèbres cartes d’Etat-Major ont été levées à partir de 1818, et sont venus compléter et préciser les cartes dites de Cassini (les Cassini étaient une famille de géographes du Roi).
Enfin, les anciennes cartes Michelin et mêmes les cartes du Club Vosgien ont leurs adeptes parmi les collectionneurs.
De format divers et aux échelles variées, les cartes nous font découvrir la vie des toponymes ou noms de lieux. Suivant l’époque, la langue du scribe et les déformations phonétiques, tout devient possible. C’est parfois très drôle, mais souvent compliqué. Et cela est encore plus vrais dans notre secteur de frontière linguistique où les noms se traduisent allègrement.
Documents fragiles mais aussi très décoratifs, ils nous rappellent notre histoire et notre appartenance à une région, une ville, un lieu-dit. Leur prix peut aller de quelques euros pour une carte lithographiée d’un département français datant du XIXème siècle, à des sommes astronomiques pour des cartes tirées d’“incunables” (livres imprimés avant 1501).
Ici on nous montre un tout petit extrait d’une très belle carte intitulée Le Cours du Rhin et dressée en 1704 par Guillaume de l’Isle, de l’Académie Royale des Sciences. Au format de 70 x 50 cm, elle est rehaussée de couleur pour les frontières et les villes fortifiées. Elle est estimée entre 120 et 250 euros. On y reconnait, entre autre, la vallée du Rabodeau avec Mousse (Moussey) Belleval (Belval) ou Sailloi (Le Saulcy).