Verrier, un métier éprouvant et très rude autrefois. Pourtant, lors des rares pauses, le verrier pouvait, à partir du verre des creusets ou de récupération, confectionner de menus objets usuels pour son usage ou pour faire de petits cadeaux à ses proches. Lampes à pétrole, cannes en verre, pipes, pots divers, vases, presse-papier, jouets pour les enfants, sucriers, sans oublier les encrier-revanche.
Ces derniers devraient leur nom au fait que les verriers se vengeaient ainsi de ne pas être considérés comme des intellectuels, en fabriquant de très beaux encriers, symboles d’une caste qui maîtrisait l’écriture.
Parmi les jouets réalisés, on connait de nombreux exemplaires de chevaux, fabriqués à partir de calices de verres sans la jambe, dans diverses verreries. Un collectionneur anversois nous a fait profiter de quelques échantillons de sa collection privée.
Trois chevaux en verre chez Adrien à Anvers
Le premier (rouge) est un cheval en verre soufflé, de la seconde moitié du XIXéme siécle, avec son harnachement. Le cheval présenté provient de la verrerie, aujourd’hui disparue, d’Herbatte près de Naumur en Wallonie. Il a été réalisé à partir de deux calices qui servaient à la fabrication de verres à pied. Cette belle couleur rouge est caractéristique de la production de cette verrerie au XIXème siècle.
Les deux autres chevaux-jouets « bousillés », également réalisés à partir de verre soufflé bigarré, sont plus difficiles à identifier quant à leur provenance. Celui du milieu vient sans doute de la verrerie de Sars-Poteries (département du Nord). Le musée de cette ancienne verrerie a présenté en 2013 une très belle exposition sur ce thème. Le dernier enfin, le plus petit à droite, pourrait venir d’une verrerie parisienne (Pantin, Legras).
Certains chevaux ont été attelés dans un grand manège pour former un très bel ensemble de verre, tout à fait exceptionnel. Un tel objet (cheval) est également détenu dans les réserves du MAS à Anvers (Museum aan de Stroom).
Enfin voici un petit chien, fabriqué par le maître verrier Xavier Falch, entre 1855 et 1857, à la verrerie de Wildenstein (Haut-Rhin) quand il était verrier chez Kientzy, Griner, Père et fils. Il est aujourd’hui pieusement conservé par un descendant, Jean FALCH, qui a bien voulu nous faire parvenir les photos (pour cette verrerie de Wildenstein voir notre article ici =>).
Le musée du verre à Dorlives (Loiret) a présenté une exceptionnelle exposition sur le sujet en 2015
===> et un excellent article sur le sujet, par Edwige SAUZON-BOUIT, ici =>