Au XIXème siècle, celui que l’on appelle désormais le canton vert, c’est-à-dire le canton de Lapoutroie où, contrairement au reste de l’Alsace, on parle le patois « welsche » ou vosgien, était encore rural et pauvre. Une petite description est donnée dans ce guide pittoresque paru en 1840 (1).
Une seule gendarmerie pour tout le canton et même un seul médecin comme nous l’apprend ce placard bilingue de 1827 (1)
Le 26 Messidor de l’An XIII de la République (lundi 15 juillet 1805) le Capitaine de Gendarmerie de Colmar, un nommé J.P.MINAUGAY, répond par courrier à entête de la Gendarmerie Nationale et au filigrane du cor de postillon, au préfet du Haut-Rhin Félix DESPORTES (2). Voir la biographie de ce préfet ici ===>>>
Ce dernier avait demandé, quatre jours plus tôt, à son subordonné le Capitaine de Gendarmerie, d’effectuer une enquête suite à la plainte du maire d’Orbey, un certain Quirin ANCEL (maire d’Orbey de 1804 à 1807). Ce maire accusait les gendarmes STEIGER et DIELAINE d’avoir été ivres lors de leur patrouille faite à Orbey, le lundi 24 juin 1805 à 10 heures du soir.
Signature de Félix DESPORTES le Préfet et de Quirin ANCEL le Maire d’Orbey
La Capitaine avait alors chargé son maréchal des Logis COMERCLE de se rendre à La Poutroye et à Orbey à l’effet de prendre des renseignements positifs sur la conduite des Gendarmes Steiger et Dielaine à l’égard de Monsieur Ancel Maire de Orbey. Le Capitaine avait demandé à son Maréchal des logis la plus grande impartialité dans son enquête. COMERCLE a alors entendu indistinctement toutes les personnes qui ont voulu lui donner des renseignements, tant à charge qu’à décharge des susdicts gendarmes.
L’adjoint au maire d’Orbey, Jean Antoine GUILLEMAIN, qui sera à son tour maire d’Orbey de 1808 à 1813, et qui avait effectué la patrouille à Orbey de concert avec le gendarme STEIGER, déclara que ce dernier n’était pas ivre comme le prétendait le maire d’Orbey. Rendant compte de ces faits le Capitaine écrivit à son Préfet qu’il sera à même de prononcer ce que vous jugerez convenable.
Les délits étaient fréquents, et réprimandés, comme nous le montre cet extrait des jugements rendus par le Tribunal de Police du Canton de Lapoutroie pour le mois de Pluviôse de l’An XI (du 21 janvier au 19 février 1803).
Le maire Quirin ANCEL décéda en 1842 à Orbey âgé de 76 ans. Natif de la Petite Lièpvre à Sainte-Marie-aux-Mines, sa famille était originaire d’Orbey. De son épouse Marie Elisabeth VIVENET il eut cinq enfants.



(1) Ces éléments sont tirés des bases de données du CRHF (Centre de Recherches sur l’Histoires des Familles) situé à Guebwiller et visible ici ===>>>
(2) Ce document, acquis par nos soins, est disponible à la vente.
(3) Pour le hameau des Hautes Huttes, voir notre blog ici ===>>>