L’Aglandeau est une variété d’olive qui pousse dans le Vaucluse. On l’appelle aussi la Verdale de Carpentras. Voir à ce sujet Wikipédia ici ===>>>. Rien d’étonnant donc que de trouver des moulins à huile dans cette sous-préfecture du Vaucluse.


La rue de la Porte de Mezan
Quand on construisit les fortifications et les murs d’enceinte de Carpentras au XIVème siècle, quatre portes permettaient l’accès à la ville. Trois d’entres elles prirent le nom des villes où elles conduisaient. Seule subsiste aujourd’hui la porte d’Orange au Nord de la ville. La porte de Mezan a laissé son nom à la rue dans laquelle elle donnait.
On voit sur ce plan de 1891 la rue de la Porte de Mezan, et la seconde rue à gauche en rentrant dans la rue de la Porte de Mezan en venant du boulevard, cette seconde rue (ruelle) est la rue de la Calade.

La rue de la Calade
Une rue caladée, encaladée ou en calade, ou plus simplement une calade, désigne en Provence une rue en pente pavée (de galets du Rhône ou de la Durance) ou empierrée de pierres calcaires (des monts de Vaucluse par exemple). Quand il s’agit de pierres, celles-ci sont posées verticalement, sur champ (sur la tranche). Voir Wikipédia ici ===>>>.
La rue de la Calade se voit très bien sur le magnifique outil comparatif que propose l’IGN à voir ici ===>>>
Le moulin à huile
Dans la rue de la Calade, à l’angle avec la rue de la Porte de Mazan, se trouvait un moulin à huile. Il appartenait à Raymond Richard FANEUR de Carpentras. Le onze juin 1744 les autorités de Carpentras, Illustrissime et Magnifique Seigneur Noble Jean François SIBOUR avocat et Messire Charles De SEQUIN chevalier de l’Ordre Militaire de Saint Louis, Consul et juge de la pollce de la vile de Carpentras, produisent un document dont extrait est fait à partir du livre des concessions tenus en l’hôtel de vile de Carpentras. Cet extrait est signé par SALVATORIS. Ce dernier, notaire, était sans doute le fis de Charles SALVATORIS, lui aussi notaire et époux de Jeanne De CAPPELI.
La concession portait sur l’agrandissement du bâtiment en l’autorisant à faire demolir la muraille du moulin huyle qu’il possède dans ledit Carpentras à la Rue de la C alade ou du tourne de la Porte de Mazan. Il pouvait ensuite reconstruire ce mur en lui donnant un poulce (1) d’avancement dans laite Rue vis à vis la maison de Siffrein (2) MARTIN et de Jean CHABERT.
On lui accorda ce droit moyennant deux livres de sucre pour chacun de mes dits Seigneurs Consuls. Pour l’usage et la fabrication du sucre au cours de l’histoire on pourra consulter cette frise chronologique ici ===>>>.
(1) Un poulce ou un pouce, soit entre 2,5 et 3 cm. Ça fait évidemment peu, mais quand on voit l’étroitesse de la ruelle …
(2) Siffrein, prénom courant à Carpentras puisque c’est le saint patron de la Cathédrale de la ville. Voici ce qui’en dit le site Nominis à voir ici ===>>> Siffrein, Siffret ou Suffren. Disciple de saint Césaire d’Arles, il était un moine si remarquable que son maître en fit un évêque de Carpentras. Ce qui ne l’empêcha pas de continuer à vivre comme un moine. Une localité de cette région conserve sa mémoire: Saint-Siffret-30700 La vie de Siffrein (ou Siffredus), qui fut moine à l’abbaye de Lérins puis évêque de Carpentras au début du VIIe siècle, nous est mal connue. Bien qu’il n’apparaisse dans aucun concile, son épiscopat a dû être long et important et on lui attribue la construction de plusieurs églises à Carpentras et à Venasque. (Saint Siffrein de Carpentras – diocèse d’Avignon).
