Un bail de location de terres
Samuel WALCH était maître d’école à la verrerie de Wildenstein (1). Il y était né en 1728 comme fils d’Antoine WALCH (2) maître-verrier, et d’Anna HUG. Marié en 1761 avec Anna ZEMPT le coupe eut dix enfants. Samuel décéda en 1801. Parmi eux les fils Samuel et Benoit. Déjà décédés en 1812, le tuteur de leurs enfants, Victor SIGWART (5), procéda le 30 mars de cette année là à la location des terres leurs appartenant à Wildenstein, et ce pour une année. On constatera que le tuteur se réserva la plupart des terres pour lui même.

La location se fit sous forme d’enchères publiques, dans l’auberge du village comme cela était la coutume, en l’occurence dans la seule auberge du village de l’époque, celle de Nicolas BUREY issu d’une famille d’aubergistes et de maîtres verriers (3).
La plus ancienne auberge du village, toujours en activité, est l’ancienne auberge de La truite (act,uellement Les Trolls) située juste à côté de l’ancienne halle de la verrerie (actuellement place des verriers).

Ce document, en notre possession, est écrit en dialecte alsacien, langue pratiquée à cette époque à Wildenstein et dont la graphie, gothique, n’est pas simple à décrypter (4).

Les biens se partagent en prairies (Grassboden), champ de pommes de terre (Erdäpfell Geländ), prés (Matten). Sur les huit biens appartenant à la succession du fils Samuel WALCH, six sont loués par le tuteur Victoor SIGWART et les deux autres respectivement par Joseph KIENTZY et Thiébaut DUSSLER. Parmis les huit biens appartenant à la succession du fils Benoit WALCH, le tuteur en loue sept et le huitième est loué par Joseph KIENTZY.
L’acte est passé dans l’auberge après enchères pubiques. Nicolas BUREY l’aubergiste signe en tant que témoin, ainsi qu’André FISCHER le sergent de ville (appariteur). Les frais d’enchère se montent à 18 sols pour le greffier (Schreiber) et 10 sols pour le sergent (Weibel).

(1) La verrerie de Wildenstein
Dénommée au début (1699) la verrerie derrière Wildenstein (Glasshitte hinter Wiltenstein), en référence à son implantation, en pleine forêt, derrière le château éponyme au haut de la vallée de la Thur en Haute Alsace, elle s’appela ensuite verrerie de Wildenstein (Wiltensteinner Glasshitten) pour devenir enfin le village de Wildenstein. Elle fonctionna jusqu’à son déclin dû à l’annexion de 1871 pour éteindre définitivement ses fours en 1882. Une association Les Amis des Verriers de Wildenstein, que j’ai eu plaisir à créer en 1999 avec le maire de l’époque, Geneviève FOLTZER, et que j’ai eu ‘honneur de présider de sa fondation à 2008, fait revivre ce passé industriel grâce à un musée, une bibliothèque, un bulletin et de nombreuses manifestations. Contact: mairie de Wildenstein à voir ici ===>>>>
(2) La famille WALCH
Voici ce que nous écrivions sur cette famille dans les années 1990.
Importante famille de charbonniers puis de verriers issue de Bernard WALCH, originaire du territoire de Soleure. Charbonnier au Langenbach et époux de Madeleine EMMENECKER Bernard WALCH eut une nombreuse descendance en particulier par ses fils Pierre, Ours et Barthélémy. Ce dernier resta charbonnier au Langenbach avec ses 11 enfants. Le fils Ours devint verrier à Wildenstein. Pierre resta sur Kruth.
(3) La famille BUREY
Voici ce que nous écrivions sur cette famille dans les années 1990.
« Les BUREY font partie des fondateurs de Wildenstein avec Claude BUREY et son épouse Anne ROBISCHON. Dans l’acte de fondation il est propriétaire d’une part et est dit originaire de la seigneurie de Morimont près de Lucelle. Le renouvellement du bail pour la verrerie de Lucelle en 1692, pour une durée de trois ans, nous donne l’origine de ce Claude BORRET: il vient de Savoie. Claude fut également aubergiste à la verrerie de Lucelle. Son fils Blaise, maître-verrier, possédait deux parts (ouvreaux) de la verrerie de Wildenstein. Un autre fils, Gaspard, déjà veuf de Madeleine KOHLER s’était uni à Soultz en 1708 avec une fille de verrier de la Glashütte de Soultz: Anne Marie SIGWARTH. Son premier mariage en 1703 constitue un des actes les plus anciens de verriers conservé dans les registres de l’église d’Oderen. Son beau-père Jean Jacques KOLLER fut attiseur de feu à Wildenstein. »
(4) Nous avons passé une partie de notre vie professionnelle à pratiquer assidûment cette paléographie allemande, et à l’enseigner aux historiens locaux et aux généalogistes.
(5) Issue également d’une ancienne famille verrière dont les origines remontent au XVIème siècle en Forêt Noire, Victor SIGWARTH, né en 1770 à Wildenstein était, de par son épouse Rosine WALCH, le beau-frères de Samuel et Benoit WALCH.
Et voici l’acte complet: