Un livret d’ouvrier c’est quoi ?
Ce petit carnet qui accompagnait les ouvriers donnait les droits et les devoirs suivant la loi, l’Etat Civil de l’ouvrier, puis différents patrons avec dates d’embauche et de sortie. Rendu désuet dès 1860 il fut obsolète en 1890 mais continua néanmoins d’être utilisé au XXème siècle. Voir à ce sujet :
Le livret ouvrier : 1803-1890, de l’instrument d’encadrement au contrat de travail
Le livret d’ouvrier, véritable carte d’identité sociale de l’ouvrier mineur
La survie du Livret d’Ouvrier au début du XIXème siècle
Emile PARMENTIER de Mont-les-Neufchâteau
A a fin de son premier emploi au Fort de Bourlémont, sa mère lui fera obtenir auprès de la Mairie de Mont-les-Neuchâteau, ce sésame que représentait le Livret d’Ouvrier.
Emile PARMENTIER était né en mai 1865 à Mont-les-Neuchâteau où son père Pierre Firmin était manoeuvre et sa mère Joséphine JACOB sans profession. Ses parents s’étaient mariés à Mont-les-Neuchâteau en 1855. Pierre Firmin était né en 1829 au même village comme fils du couple Jean Vincent PARMENTIER et Elisabeth RICHARD. L’épouse de Pierre Firmin, et donc la mère d’Emile, était quant à elle née en 1837 à Mont-les-Neufchâteau comme fille de Nicolas JACOB et d’Anne Françoise LOUIS

Mousse puis terrassier au Fort de Bourlémont
Le Fort de Bourlémont (ou Fort Choiseul) fut érigé entre 1878 et 1881, et faisait partie du système de défense de « la trouée de Charmes ». Il est situé sur le ban de la commune de Mont-les-Neufchâteau, donc au lieu de naissance d’Emile. Alors âgé de 13 ans Emile y travailla de mars 1878 jusqu’à l’achèvement du fort en octobre 1881. D’abord « mousse » (jeune apprenti), il finira terrassier et aide-charretier. A son départ le Chef de service dira de lui « On n’a jamais eu qu’à se louer de sa conduite et de son travail« . Le cachet ovale du fort atteste sa sortie le 15 octobre 1881. En 1918 le fort était occupé par les troupes américaines et servait de détention pour les soldats alsaciens et allemands.

Tailleur de pierre à la gare de Sézanne
Dans le canton d’Epernay (Marne) Sézanne est un gros bourg de 5000 habitants. et un noeud ferroviaire. La gare, aujourd’hui fermée au trafic voyageurs, est toujours utilisées pour le fret (céréales, betteraves et engrais). Depuis 1993 un autorail touristique rejoint Sézanne à Esternay, c’est le Train, Touristique de la Traconne. La mise en place de ligne Gretz-Armainvillers à Sézanne a débuté en 1861 pour atteindre Sézanne en 1885. L’agrandissement de la gare déjà existante (ligne de Sézanne à Fèrre-Champenoise) fit donc nécessaire.
La comparaison des cartes IGN, celle de 1820/1866 à gauche et celle moderne à droite permet de voir que la ligne de Sézanne à Gretz-Armavillers n’est pas encore en place à gauche alors que celle de Sézanne à Fèrre-Champenoise existe déjà (elle part à droite).
Emile PARMENTIER, alors âgé de 19 ans, travailla à l’agrandissement de la gare de Sézanne en qualité de tailleur de pierre, du 27 mai au 18 octobre 1884.
Tailleur de pierre aux baraquements de Commercy
Extrait de « EXPOSITION, Commercy, terre militaire de 1767 à aujourd’hui«
« … Ainsi, un régiment d’infanterie s’installe, dès 1886, dans les baraquements en bois route de Void, autrefois érigés à ses frais par la ville, selon une demande des occupants prussiens. »
Ensuite son livret n’est plus annoté et nous perdons sa trace …