Une lettre de 1861 au cachet de Saint-André-les-Alpes
Une lettre formant enveloppe, adressée à Monsieur MARTIGNY au 5 Boulevard Gazzine à Marseille (1) le 13 mai 1861 (cachet postal de Saint-André-les-Alpes du 15 mais 1861) a retenu notre attention. Cette lettre de 4 pages, au format 13,5 X 21 cm, est rédigée à l’encre brune sur un papier très fin et fragile.
Le timbre et l’oblitération
L’affranchissement a été réalisé grâce un timbre Cérès Napoléon III non dentelé de 20 centimes. Ce timbre avait été émis le 1er juillet 1854 et fut retiré en octobre 1862. Voir les infos à ce sujet ici ===>>>
L’oblitération a été faite par le bureau postal à l’aide d’un cachet losange petits points avec au centre le chiffre 2983, ce qui correspond bien au bureau de Saint-André-les-Alpes dans les Alpes de Haute-Provence (2).
Paulin PHILIP
L’expéditeur, et rédacteur de la lettre, est un certain Paulin PHILIPP, du petit village de montagne d’Allons niché à mille mètres d’altitude dans une vallon latéral du Verdon où coule l’Ivoire. La famille PHILIP est ancienne à Allons où Paulin vit le jour en l’an 10 de la République comme fils de Jean-Baptiste PHILIP cultivateur à Allons et de son épouse Madeleine DON.

Paulin PHILIPP épousa vers 1828 Virginie MAJASTRE, également native d’Allons et fille d’Etienne MAJASTRE cultivateur à Allons et de sa femme Félicité BERAUD.

Ses parents s’étaient unit en 1803 dans le petit village où ils habitaient et où ils étaient nés tous les deux.

Ce que nous apprennent les recensements

Nominatifs depuis 1836, les recensements de la population des villes et villages de France s’effectuait tous les cinq ans. Pour Allons ces précieux documents sont conservés à Digne aux Archives Départementales et consultables en ligne (3). L’analyse des ces registres nous permet de reconstituer la famille de Paulin PHILIP. Le couple aura plusieurs enfants et ils apparaissent et disparaissent au fil des années. La disparition du recensement sous l’égide familiale peut indiquer soit un décès, soit un départ de la commune, soit un mariage et création de ce fait d’une nouvelle famille. Nous notons:
Le couple parent, Paulin PHILIP cultivateur, qui décèdera à Allons en 1878, et son épouse Virginie MAJASTRE. Leurs enfants:
- Philippine née vers 1830, cultivatrice, plus présente en 1856
- Caroline née vers 1828, cultivatrice, plus présente en 1856
- Ferdinand né vers 1834, cultivateur, plus présent en 1856
- Philomène née vers 1838, plus présente en 1861
- Alexandrine Zénobie née vers 1836, toujours présente chez ses parents en 1872, en 1876 elle est « chef de ménage » et en 1881 « chef de mé »nage sans profession »
- Martin né vers 1841, toujours présent chez ses parents en 1872. En 1876 il est cultivateur, marié à Julie SIMON et ils ont une fille Marie et un fils Louis qui décèdera avant 1881
- Marie Rose née vers 1850, décédé avant 1861

La lettre de 1861 et le rendez-vous manqué
Paulin PHILIP prend contact en 1861 avec le sieur MARTIGNY de Marseille, dans le but de pouvoir enfin, après 25 ans, régler une affaire de succession. A cette époque (donc vers 1836) Paulin avait reçu d’un notaire de Castellane, un extrait de testament. Ce notaire avait adressé au Consul Français une procuration, mais le nom de la personenne devant se charger de la succession avait été laissé en blanc … L’affaire en resta là.
En 1856 un beau-frère de Paulin PHILIP (donc un MAJASTRE) qui habitait l’Ile Maurice, lui demanda une procuration pour retirer, en son nom, l’argent à lui dû, en lui faisant observer qu’il ne pourrait retirer cet argent qu’après le décès de la veuve du testateur. Paulin lui répondit qu’il lui adresserait cette procuration après le décès de la veuve, mais son courrier resta sans réponse.
En 1860 un sieur BONNET de Digne, qui avait été chargé de l’affaire, pris contact avec Paulin pour qu’ils puissent s’arranger. Un rendez-vous fit pris dans un village non loin d’Allons, mais le sieur BONNET ne vint pas et lui fit savoir par la suite que des occupations pressantes l’avaient retenu. Plus de nouvelles depuis lors, ce qui laissa Paulin libre de confier l’affaire au dit MARTIGNY.
Les MAJASTRE à l’Ile Maurice
Les beaux-frères de Paulin PHILIP étaient donc présents à l’Ile Maurice, visiblement dans la commune de Rivière du Rempart (4). On trouvera l’ histoire de l’Ile Maurice ici ===>>> et aussi là ===>>> .
Il est très possible qu’Osille MAJASTRE, qui épousa Catherine JASLIN à Rivière-du-Rempart soit un des beaux-frères de Paulin. Mais là s’achève notre enquête, peut-être sera-t-elle un jour complétée ?
Le site généalogique de l’Association Maurice Archives nous donne plusieurs pistes, à voir ici ===>>>

Et voici le document complet
(1) Ma soeur Françoise me précise que le « Boulevard GAZZINE » est en réalité l’ancien boulevard GAZZINO, appelé aujourd’hui Boulevard André Aune dans le 6ème, vers Notre Dame de la Garde.
(2) La liste des numéros des bureaux de poste est consultable ici ===>>>
(3) Voir les Archives des Alpes de Haute-Provence à Digne ici ===>>>
(4) Pour l’histoire de Rivière du rempart voir Wikipédia ici ===>>>
(5) Site web de la commune d’Allons à voir ici ===>>>