Une vente par licitation dans les Vosges en 1877

Un placard imprimé chez Beaucolin

L’avoué de Neufchâteau, maître COLLIGNON, faisait imprimer ses placards chez la Veuve BEAUCOLIN, dans son imprimerie rue de France. La ville de Neufchâteau, sous-préfecture de l’arrondissement du même non depuis la Révolution, comptait en 1867 environ 3.700 habitants (aujourdhui le double). L’imprimerie BEAUCOLIN était propriétaire de l’Abeille des Vosges, journal d’annonces de littérature, sciences, commerce, agriculture, actes officiels et administratifs, créé en 1837 et publié jusqu’en 1944 pour devenir L’Abeille de Neufchâteau de 1944 à 1971. Vers 1900 c’est Léon BEAUCOLIN, né en 1858 à Neaufchâteau, qui prendra les rennes de l’imprimerie familiale. C’est maître ROUYER notaire à Coussey qui rédigea l’acte de licitation.


Une vente par licitation

C’est une pratique courant que d’avoir recours à la vente par licitation pour régler une succession en indivis. Wikipédia nous dit: Le terme semble apparaître au XVIe siècle, formé du latin licitatio, qui signifie « vente aux enchères », relativement à un bien appartenant à plusieurs propriétaires ou ayant droit. Cette vente concerne plus spécifiquement des biens immobiliers et se fait généralement par adjudication. On parle de vendre un bien indivis par licitation. Il peut y avoir une licitation de gré à gré; une licitation amiable par accord entre les propriétaires, une licitation judiciaire organisée en vertu d’une décision de justice. Dans le cas qui nous occupe il s’agit d’un licitation judiciaire en vertu d’un jugement contradictoire rendu par le tribunal civil de Neufchâteau comme cela est précisé en préambule.


La succession SIVRET à Sionne

La licitation, vente aux enchères, se fera le 27 mars 1877 dans la maison de feue Colombe DENOCQUART à Sionne, en la rue allant à la Forge comme cela est décrit plus loin. On a donc procédé à l’évaluation de tous les biens répartis en 12 lots pour la partie de Jean-François SIVRET, et 24 lots pour la partie de son épouse Colombe DENOCQUART. Jean-François SIVRET était natif de Coussey (canton de Neufchâteau dans les Vosges) d’une famille originaire de Brancourt (ancienne commune du canton de Neufchâteau, fusionnée en 1964 avec d’autres villages pour former aujourd’hui la commune de Soulosse-sous-Saint-Elophe). Il avait épousé en 1839 à Sionne Colombe DENOCQUART fille d’une ancienne famille de Sionne.

Mariage SIVRET-DENOCQUART en 1839 à Coussey – Cf Archives Dép. des Vosges

Et les héritiers sont …

Le placard nous précise que les héritiers sont Joseph POLLIOT cultivateur à Villouxel (canton de Neufchâteau dans les Vosges) au nom de son épouse Marie Emélie SIVRET, la fille du couple SIVRET-DENOCQUART, et Marie Ernestine SIVRET l’autre fille du couple, mineure émancipée, qui habitait Sionne et dont le curateur était Auguste DENOCQUART entrepreneur de travaux publics à Sionne, son grand oncle.


Sionne, son ban et les biens

Sionne en 1824, plan du village (Archives Dép.des Vosges)

Grâce aux plans cadastraux de 1824 (napoléoniens), numérisés et conservés aux Archives des Vosges, nous avons une idée plus précise du village, de ses rues, de ses lieux-dits et du nom de ses différents cantons. La succession va mettre en vente en premier les biens de feu Jean-François SIVRET, divisés en 12 lots, chacun décrit avec son prix d’enchère. La petite maison qui se trouve dans la rue allant à la Forge (voir le plan cadastral), est composée d’une chambre et un grenier plus 2 petites portions de jardin. Mise à prix: 200 francs. Les autres lots sont composés de terres et de vignes.

Sionne en 1824, plan du village et de la Forge (Archives Dép.des Vosges)

L’épouse Colombe DENOCQUART possédait quant à elle une maison dans la même rue allant à la Forge. Ce bien plus important se composait d’un corps de logis, d’engrangements (les engrangements étaient des bâtiments, granges à blé, écurie, porcherie, étable … ajoutés progressivement autour du bâtiment principal) et une écurie avec un portion de jardin. Mise à prix: 1.500 francs. Les autres biens se composent de terres, prés, chènevières et vignes. L’intérêt de ce placard consiste aussi en la dénomination précise de tous les lieux-dits du ban, tels que la Tuilerie, le Grand Fou, la Côte le Froid, au Champ de l’Hôpital, au Cul du Blanc Lièvre, à la Croix de St Germain, au Colombier etc …


Et voici le document complet

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