Les 54 affouagistes de Croix en l’an 1815

Le petit village de croix

En haut au cente la commune de Croix avec ses bois communaux vers 1800 (Cf: carte de Cassini sur le site IGN)

La petite comme de Croix, située à la frontière Suisse dans le Territoire de Belfort, serait la plus éloigné de la mer en France. Avec moins de 200 habitants, elle est entourée par des communes du Territoire-de-Belfort, du Doubs, et du Jura Suisse. Possédant plusieurs bois, elle disposait, comme nombre de communes, du droit d’affouage. On voit dans ce village un ancien puits à balancier de 1772 et des bornes-frontière de 1817 (voir ici le blog cancoillote.net).

Le puits à balancier de 1772 (Cf Wikipedia)

Le droit d’affouage

Voici ce que nous apprend Wikipedia sur le droit d’affouage: « Le mot « affouage » date du XIIIè siècle et vient du verbe d’ancien français « affouer » = chauffer, lui-même du latin « affocare ». L’affouage est la possibilité donnée par le Code forestier à un conseil municipal, pour que celui-ci réserve une partie des bois de la forêt communale pour l’usage domestique des habitants. Sous l’Ancien Régime, les communautés rurales, surtout dans la moitié Nord de la France, en Wallonie, au Luxembourg, détenaient, en biens communaux indivis, des terrains, notamment des forêts et des pâturages. C’est l’une des origines des actuelles forêts communales« . La commune de Croix possédait plusieurs forêts, dont deux forêts communales appelées, à la fin du XVIIIème siècle, le Coteau Juif peuplé de chesnes et hêtres sur un sol pierreux et le Coteau Bechat peuplé de hêtres sur un sol pareil comme nous l’apprend le magnifique plan de finage (seconde moitié du XVIIIème siècle) conservé aux Archives Départementales du Territoire-de-Belfort. Il est important de noter, pour la comparaison avec le plan qui va suivre, que ce plan de finage est orienté à l’envers (sud vers le haut).

Plan du finage de Croix (Cf Archives Dép. du Territoire de Belfort)

Le cadastre de 1824

Le plan cadastral de Croix, dans la série des plan napoléoniens, a été terminé en 1824 par François Joseph HOFFMEYER. Ce plan cadastral nous nomme les deux morceaux de la forêt communale, déjà représentés dans le plan de finage plus haut, sous le nom de Coteau Noisard. Ce plan cadastral nous présente ces bois communaux tant dans sa feuille d’ensemble que dans sa feuille, plus précise, de la Section A dite Le pied de Porrentruy. Ces précieux documents sont également conservé aux Archives Départementales du Territoire-de-Belfort à Belfort.

Plan cadastral de Croix de 1824, plan de masse (Cf Archives Départementales du Territoire de Belfort)
Plan cadastral de Croix de 1824, plan partiel de la Section A (Cf Archives Départementales du Territoire de Belfort)
Plan cadastral de Croix de 1824, légende de la Section A (Cf Archives Départementales du Territoire de Belfort)

L’affouage de 1815

Titre de la chemise du document
En-tête sur papier timbré
Clôture de la liste des ayants-droit

Le rôle de répartition des taxes pour l’affouage de 1815 précise que chaque habitant percevra sa gaube (biens partagés par les bourgeois du village) composée de 21 stères de bois et 40 fagots. chaque gaube sera taxée à 7 francs. On précise que le bois vaut à peine cette somme en 1815. Puis suit la liste nominative des 54 affouagistes de Croix, ce qui correspond plus ou moins au 54 familles qui résidaient alors à Croix (un peu moins de 300 habitants à cette époque). L’acte, établit sur papier timbré, est signé par le receveur BERDOLET et LÉTONDAT le maire du village. La perception des taxes est ensuite validée par la Sous-Préfecture et approuvée par le Préfet du Haut-Rhin à Colmar.

Et voici la liste des affouagistes

On peut noter les patronymes les plus courants: BIDAUX, RÉSAL, CHAPUIS, VIÉNÉ, DAMONT, MICHELAT, MONNIE, FREDEY, LÉTONDAL. On note aussi quelques professions et fonctions: cabaretier, maître d’école, cloutier, maréchal (ferrant) et adjoint (au maire).

La mairie de Croix (Cf: Wikipedia)
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La coupe de 1823

Un heureux hasard nous a fait obtenir un nouveau document concernant Croix et son affouage. Il s’agit d’un imprimé de l’Administration des Forêts, émis à Belfort en 1822. On impose Monsieur Simon MONNIER, l’adjudicataire du lot consistant en une coupe d’un hectare et demi, d’enlever son bois avant le 15 avril 1823. Le document comporte le détail du bois obtenu, soit une cinquantaine d’arbres et 172 baliveaux.


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