Deux lettres datées de 1875 nous on fait mener l’enquête pour trouver qui était la Baronne DAMOISEAU.
La première, écrite par le prêtre J.ROSTAN d’Antibes, sur papier à lettre à son chiffre, en date du 30 novembre 1875, est adressée à Monseigneur GUIBERT, cardinal et archevêque de Paris. Voir sa biographie sur Wikipédia ici ===>>>

Le prêtre J.ROSTAN se plaint de la non réponse du curé d’Issy-les-Moulineau à une lettre qu’il lui avait adressée, au sujet de messes anniversaires, et sollicite l’intervention du Cardinal. Cette lettre, au style ampoulé et très révérencieux de l’époque, nous apprend que Madame DONIOL avait mis à la disposition de la fabrique de l’église d’Issy-les-Moulineau un chèque de 200 francs. Cette somme était destinée à fonder une messe, à célébrer à perpétuité le jour de l’anniversaire du décès de sa tante, la Baronne DAMOISEAU. Or la dame DONIOL n’avait reçu aucune confirmation de la mise en place de cet anniversaire et « elle en éprouve un véritable chagrin, surtout aux approches de l’anniversaire de la mort de sa tante, dont elle a lieu de craindre que la mémoire n’ait été oubliée jusqu’ici, et l’âme privée des suffrages qu’elle croyait lui avoir assurés pour toujours ».
La lettre de Joseph ROSTAN, ancien aumônier des hospices d’Antibes, fit mouche, car deux jours plus tard le curé d’Issy-les-Moulineau adressait sa réponse au Cardinal GUIBERT. Notons que Joseph ROSTAN sera proposé en 1904 pour un canonicat de la cathédrale de Nice..
Mais qui était Madame DONIOL ?
A Antibes Henri DONIOL (1818-1906), ancien Préfet et historien, a laissé son nom à une avenue. On trouve sa biographie et son portrait dans Wikipédia ici ===>>>. Il fut nommé en 1881 Commandeur de la Légion d’Honneur. (voir Base Leonore du Ministère de la Culture ici ===>>>).

La dame DONIOL, son épouse, née Louise MAIZIÈRE était la fille de Louis François MAIZIÈRES grand officier de la Légion d’honneur et de sa femme Blanche Clémentine VIAL. Louise avait épousé en 1846 Henri DONIOL natif de Riom (Puys de Dôme). A noter que la grand-mère maternelle de Louise se nommait Françoise Rose CAUSSE, épouse de son grand-père le Baron VIAL. Louise, native d’Ajaccio, décéda en 1916 à Antibes dans sa maison, la Villa Maizières. Un bel article de René PETTITI relate l’histoire de cette villa, article à lire ici ===>>>.

Le Figaro de Paris, dans son édition du 21 septembre 1916, fait part de ce décès:
Nous apprenons la mort de Mme Henri Doniol, décédée en sa propriété d’Antibes, le 12 courant, à l’âge de quatre-vingt-dix ans. La défunte était petite-fille du général baron Vial et fille du général Maizière. Elle avait épousé, en 1846, M. Henri Doniol qui occupa, après la guerre de 1870-71, les délicates fonctions de préfet de Meurthe-et-Moselle pendant l’occupation allemande et la libération du territoire. M. Doniol était, d’autre part, un historien de mérite, membre de l’Institut et titulaire du prix Gobert pour l’important ouvrage qu’il publia, en 1886, sur l’histoire de la participation de la France à l’établissement des Etats-Unis d’Amérique. Mme Henri Doniol était elle-même une femme d’une haute valeur morale et d’une rare distinction, qui savait excellemment allier le charme et la bonté à la finesse de l’esprit et à l’élévation de la pensée. Elle a conservé jusqu’à la fin toute sa lucidité et s’est éteinte doucement, laissant autour d’elle des regrets unanimes, dont sa fille, la comtesse Gallery de la Tremblaye-Doniol, a reçu de nombreux et précieux témoignages.





(1) AD Alpes Maritimes voir ici ===>>>
(2) AD Hauts-de-Seine à voir ici ===>>>
(3) Il était issu d’une très ancienne famille de Franche Comté, seigneurs de Rougemont, remontant à Jehan DAMOISEAU décédé après 1332. Voir sa généalogie ici ===>>>