Bernadette SOUBIROUS

En février 1858 la jeune Bernadette SOUBIROUS, voulant ramasser du bois mort avec sa soeur, doit traverser à pied le Gave de Pau. Elle est alors surprise par un bruit qui lui fait détourner la tête vers la grotte de Massabielle, et elle y aperçoit une lumière douce. C’est la première des apparitions de la Vierge et le début d’une longue histoire catholique qui perdure toujours.

Le pèlerinage des bannières

Dès que la nouvelle des apparitions se répand le public accoure : d’abord les gens du village, puis les notables, les Gascons et les Béarnais … et de fil en aiguille toute la France, les pays voisins et le monde entier. En 1872 ce sont des milliers de pèlerins qui convergent vers Lourdes à l’occasion de la « La manifestation de foi et d’espérance de la France » organisée du 5 ou 8 octobre. Ce sont pas moins de 70.000 fidèles qui emportent avec eux de nombreuses bannières, dont 277 furent offertes afin d’être accrochées dans la chapelle, future basilique alors en cours de construction (première des trois basiliques). Notre-Dame de Lourdes est aujourd’hui le 4ème lieu mondial de pèlerinage catholique en nombre de fréquentation, après le Vatican, Notre-Dame de Guadalupe au Mexique et Notre-Dame d’Aparecida au Brésil.
Les premiers trains de pèlerins



En quelques années Lourdes devient le plus grand centre de pèlerinage français. Il faut donc organiser les déplacements dans le calendrier et dans l’espace en profitant de l’avènement des grandes compagnies du chemin de fer. On pourra lire, pour se faire une idée du voyage dans le « train blanc » (train des malades), ce qu’en écrivait Emile ZOLA en 1894 dans son ouvrage « Lourdes – Les trois villes » à lire ici ===> >> après son voyage au sanctuaire en 1891. (Wikipédia)

Les alsaciens-lorrains à Lourdes
Après l’annexion de l’Alsace et de la Moselle en 1871 le sentiment national s’est aussi retrouvé dans le pèlerinage marial de Lourdes. Organisés par les diocèses de Nancy et de Saint-Dié, restés à la France, les trains du pèlerinage faisaient surtout affluer les lorrains. Les autorités allemandes mettaient des restrictions à ces pèlerins (vérification tatillonne des passeports). C’était pourtant pour les « annexés » la belle occasion de revoir et découvrir toute la beauté de la France à travers ce long périple de plus de 24 heures. (Voir la Revue d’Alsace de 2009 « Quand la France pleurait l’Alsace-Lorraine« ). L’ancienne gare de Saint-Dié, datant de 1864, fut l’un des point de ralliement de ses trains.
Caroline VOINDRICH et ses ancêtres


Sa carte de train de 1898

Document intéressant, à la source de cet article, la « Carte d’Identité » de 1898 pour le pèlerinage à Lourdes du 29 août au 8 septembre 1898. Cette carte était indispensable pour obtenir son billet de train dans les gare du réseau de l’Est. Le train devait partir depuis la gare de rassemblement de Saint-Dié pour aller à Lourdes. C’est le chanoine ERHARD qui s’occupait du groupe dont Caroline faisait partie. Sans doute Caroline a-t-elle rejoint Saint-Dié par le train partant de Fraize (ligne inaugurée en 1876). Mais pour aller de Pairis à Fraize comment a-t-elle fait ? Soit le voyage était organisé depuis le Val d’Orbey par Lapoutroie et le col du Bonhomme (en car), soit elle a rejoint les Vosges à pied par le col du Louschbach (alors poste frontière) et le Valtin (elle avait de la famille à La Hardalle au dessus de Plainfaing). Ce trajet, long et accidenté, était familier aux orbelais, sa mère par exemple se rendait au marché de Plainfaing par ce col.



Le mariage de 1903

Jean-Baptiste FOESSEL était né en 1876 à Ginsheim (Bas-Rhin) comme fils de l’instituteur du village, Wendelin FOESSEL, et de son épouse Rosalie ZIMMERMANN. En 1903 il habitait dans le logement de l’instituteur au dessus de la classe de l’école d’Orbey-Pairis où il tenait la classe unique. Puis le couple s’installa à Mulhouse. Jean-Baptiste décéda en 1958 à Mulhouse, sa femme Caroline en 1965. Ce sont mes grands-parents maternels.


Une réflexion sur “Caroline va à Lourdes”