La Classe 1838

Un certificat de 1840

Le Maître des requêtes, Secrétaire Général de la Préfecture de la Seine, a délivré en janvier 1740, un certificat de Libération, à un jeune homme inscrit au Tableau de Recensement de 1838 pour le sixième arrondissement de Paris. A cette époque la capitale ne comptait que 12 arrondissements, et ce jusqu’à la loi de 1859 qui réorganisa et agrandit la ville pour porter le nombre d’arrondissements à 20, chiffre toujours actuel.

Les classes militaires

Le service militaire en France, ou service national français, est l’ensemble des responsabilités militaires légales dictées aux citoyens pour participer à la défense éventuelle du pays par les armes. Concrètement, il s’agit de la durée passée « sous les drapeaux », permettant d’assimiler une instruction militaire et, permettant ainsi à la nation d’avoir une force armée garantissant, en temps de paix, les missions de sécurité à la charge de la France. Historiquement, le nom a évolué passant de Conscription, à Service militaire, puis à Service national en 1965. La loi Jourand-Delbrel adoptée en 1798 institue la « conscription universelle et obligatoire » pour tous les hommes français âgés de 20 à 25 ans, c’est-à-dire le service militaire obligatoire. Cette loi était destinée à faire face à la grande démobilisation consécutive à la chite de Robespierre en 1794. C’est le texte fondateur du service national en France, qui permettra à Napoléon Bonaparte d’alimenter les armées jusqu’en 1815. En 1818, la loi Gouvion-Saint-Cyr établit le recrutement par engagement et tirage au sort. Le service dure 6 ans. Les appelés tirés au sort ont le droit de se faire remplacer par une personne tierce. Le remplaçant négocie avec l’appelé et sa famille une compensation financière en échange de son engagement. Cf Wikipedia.


Le tirage au sort

Les effectifs étant limités et désignés par Classe, on utilisait le tirage au sort pour savoir qui serait exempté. En règle générale et pour toute la période, le tableau de recensement fournit les informations suivantes : -le numéro d’ordre du jeune homme recensé ; -son état civil et celui de ses parents, sa date et son lieu de naissance ; -sa taille (ce champ n’est malheureusement pas toujours rempli) ; -l’adresse de son domicile personnel ; -sa profession ainsi que celles de ses parents ; -des indications variables suivant les conditions du recensement : pour les jeunes gens omis sur les tableaux des classes antérieures, leur âge précis ; pour les jeunes gens de la classe recensée, la mention d’une inscription d’office par le maire à la suite de laquelle les jeunes hommes ont pu se présenter, se faire représenter ou ne pas répondre pour cause de détention ; -des modifications éventuelles à la suite de l’examen du tableau par les services de la sous-préfecture (le plus souvent, cette colonne est vierge) ; -le numéro de tirage au sort jusqu’en 1905 ; – enfin, le résultat des opérations du conseil de révision (apte, ajourné, réformé, exempté). •A partir de 1829, le tableau se voit complété de deux colonnes : -l’une indiquant le degré d’instruction du jeune recensé sous la forme d’une numérotation : le chiffre 0 s’il est totalement illettré, le chiffre 1 s’il sait lire, le chiffre 2 s’il sait lire et écrire et le chiffre 3, s’il sait lire, écrire et compter ; -l’autre réservée à la signature du jeune recensé ou de la personne qui s’est présentée pour lui. Cf Archives de Paris – Recensement militaire.


Louis Urbain MONGEOT

Habitant Paris, dans le sixième arrondissement ou il exerçait la profession de doreur sur métaux, et ayant la taille requise (il mesurait 1 m66, la taille requise était d’1m54) Louis Urbain MONGEOT fut inscrit sur le tableau de recensement de la classe 1838 du 6ème arrondissement. Né le 17 janvier 1818 à Dannemoine (Yonne) il était le fils de Nicolas MONGEOT, instituteur du lieu, et de son épouse Marie Thérèse SOURD. D’après la mention marginale de son acte de naissance, il décèdera le 13 novembre 1858. Ses parents s’étaient unis à Dannemoine le 17 février 1817 (Cf: Archives Départementales de l’Yonne). Le père de Nicolas MONGEOT, également prénommé Nicolas, avait été instituteur à Vanlay dans l’Aube. La mère d’Urbain Louis, Marie Thérèse SOURD, née vers 1789, était la fille de Claude Sylvestre SOURD et de Barbe HIMBERT.


La chance du tirage

Comme le service militaire était alors de sept longues années, personne n’avait envie de sacrifier tout ce temps à sa mère patrie. La chance sourit à Louis Urbain puisqu’il tira le numéro 354, alors que ce sixième arrondissement parisien ne dû fournir que 238 soldats. Il fut ainsi exempté et définitivement libéré de son service militaire. C’est la raison pour laquelle il sollicita et obtint, le présent certificat.

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